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Un don de Stihlé

Publié le 17 janvier 2022

Au Musée Unterlinden, le fonds Otto Dix s’enrichit

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Le musée Unterlinden présente deux nouveaux dessins d’Otto Dix, Les poux et Billy Montigny, acquis grâce au don de la société Stihlé. L’inauguration s’est tenue en présence, entre autres, du maire Eric Straumann et deux adjoints, des donateurs dont le P.-DG Yves Stihlé, de la conservatrice Frédérique Goerig-Hergott et du président de la société Schongauer, Thierry Cahn. Photos L’Alsace /Hervé KIELWASSER

 

 

 

« Deux dessins, que l’artiste allemand Otto Dix a réalisés pendant la Première Guerre mondiale, ont rejoint les collections du musée Unterlinden à Colmar, grâce à un don de la société Stihlé. Ils sont présentés jusqu’à mi-avril. 

L’œuvre d’Otto Dix tient depuis de nombreuses années une place à part au musée Unterlinden, comme l’a prouvé la grande exposition qui lui a été consacrée en 2016. La proximité du camp de prisonniers à Logelbach, où l’artiste allemand a été détenu durant la Seconde Guerre mondiale, y est sans doute pour quelque chose.

« Les œuvres graphiques ne peuvent être exposées que durant trois mois, avant d’être mises au repos durant trois ans »

La Société Schongauer, gestionnaire du musée, compte déjà 16 œuvres de l’artiste, dont trois dessins réalisés pendant la Première Guerre mondiale, alors qu’il combattait en France sur divers fronts du nord. Deux nouveaux dessins de la même période, ont rejoint le fonds en 2019, grâce à un don de la société Stihlé. En raison de la crise sanitaire, ils n’avaient encore jamais été présentés est public.

C’est désormais chose faite. Jusqu’à la mi-avril, ces deux dessins mais aussi les trois autres, déjà propriété du musée, ont investi les cimaises de l’un des cabinets d’arts graphiques de la galerie. S’y ajoute un 6e prêté par un collectionneur parisien qui souhaite également en faire don au musée. « Les oeuvres graphiques ne peuvent être exposées que durant trois mois, avant d’être mises au repos durant trois ans » rappelle Frédérique Goerig-Hergott, conservatrice en chef des collections d’art contemporain.

Les deux nouveaux dessins, réalisés au crayon graphite sur papier brun, traitent de la vie quotidienne sur le front. Le premier, intitulé Les poux, figure quatre soldats en proie à des démangeaisons. Il a été réalisé en 1915 quand l’artiste se trouvait en Champagne. Le second, datant de 1916, représente le paysage minier de Billy Montigny, proche de la ligne de front où se trouvait alors Otto Dix. Le papier brun, de format quasi carré, et le thème de la guerre, sont le lien entre ces dessins et les trois acquis précédemment par le musée.

Le sixième, qui vient compléter la série, intitulé Manteau de soldats Aubérive, représente un amoncellement de vêtements aux drapés évocateurs. « Le collectionneur qui nous l’a prêté souhaite nous en faire don. La commission d’acquisition devrait se réunir prochainement pour l’acter » souligne Frédérique Goerig-Hergott qui quitte le musée colmarien à la fin du mois pour prendre la tête des cinq musées de Dijon.

Mécène local du musée Unterlinden, la société Stihlé, qui compte 550 salariés, avait déjà financé l’acquisition d’une peinture d’Otto Dix, une Tête de Christ, présentée dans l’exposition de 2016. Thierry Cahn a souligné le « sens civique » de l’entreprise.

La conservatrice a relevé que le musée Unterlinden était le musée français le plus richement doté en œuvres de l’artiste allemand. « Nous sommes le seul à détenir autant de dessins d’Otto Dix datant de cette période. »

Parût dans les DNA le 15 janvier 2022